Refaire l'éducation d'un chien

Lorsque le chien a acquis des comportements indésirables, il est nécessaire de trouver une façon de les corriger. Il existe diverses techniques comme le renforcement, l’extinction du comportement, la désensibilisation systématique, le contre-conditionnement, et la punition. Chaque méthode possède ses avantages et ses inconvénients.

Le renforcement positif

C’est la méthode la plus respectueuse du bien-être de votre chien et la plus efficace. Renforcer un comportement consiste à le faire immédiatement suivre par une récompense alimentaire ou affective afin que le chien le répète.

Si vous utilisez de la nourriture, il est conseillé de garder le chien à jeun un peu avant de commencer la rééducation. De la même façon, si vous le récompensez avec des caresses, évitez de le cajoler juste avant. Tenez aussi compte de l’intensité du renforcement en adaptant la friandise à l’effort. Si l’exercice est particulièrement prenant, on peut utiliser des friandises très appétentes.

Par ailleurs, il existe une forme particulière de renforcement : le renforcement négatif. Il s’agit d’un stimulus désagréable pour le chien, ce qui l’incitera à adopter un comportement visant à l’éviter. Le renforcement négatif ne doit évidemment pas être douloureux ou traumatisant. En outre, le chien doit être en mesure d’adopter un comportement alternatif comme la fuite. C’est par exemple la méthode utilisée pour que le chien ne grignote pas les meubles lorsqu’on pulvérise une substance à l‘odeur ou au goût désagréable, qui l’incite donc à s’éloigner.

L’extinction du comportement

Cette technique requiert de la méthode, un engagement et une motivation importante de la part du maître. Selon cette idée, il ne faut simplement pas récompenser votre chien lorsqu’il fait quelque chose de mal afin qu’il comprenne qu’il ne doit pas le faire.

La pratique est plus difficile que la théorie. En effet, au début, le chien reproduit malgré tout le comportement, ou un autre peut s’y substituer. Cette méthode est utilisée surtout pour les comportements de recherche d’attention comme l’hyperactivité ou la toilette intense.

Pour le bien-être du chien, il est tout de même conseillé d’associer à la soustraction du renforcement, un comportement alternatif récompensé positivement. Par exemple, lorsque votre chien ébauche un comportement indésirable, demandez-lui de s’asseoir et récompensez-le.

La désensibilisation systématique

Avec cette technique, on peut traiter les peurs du chien telles que la peur des orages, des trajets en voiture, ou des personnes.

Il s’agit d’exposer votre chien à sa peur graduellement. Pour un bruit d’orage, faites-lui écouter un enregistrement en augmentant petit à petit le volume jusqu’à ce qu’il s’habitue.

Parallèlement, si le chien reste détendu, récompensez-le par des câlins ou des friandises. C’est une thérapie qui prend effet lentement, car il faut s’arrêter ou revenir en arrière lorsque le chien présente des signes d’inquiétude ou de peur. Dans certains cas graves, il est nécessaire d’associer à cette thérapie des tranquillisants dont la dose devra être progressivement réduite à mesure que le chien s’habitue au bruit.

Le contre-conditionnement

On combine toujours le contre-conditionnement et la désensibilisation systématique. Lors de cette technique correctrice, le chien doit être incité à recevoir un renforcement suite à une action particulière pour vaincre sa peur. Il est important de trouver un renforcement positif particulièrement motivant. Par exemple, un jouet ou un os à ronger à donner au chien, seulement lorsqu’il est seul, le distraira et le détendra. Cela rendra ces instants de solitudes bien plus appréciés et surmontables. Ainsi, le chien aura même hâte d’être seul pour retrouver son jouet.

La punition

La punition est une technique correctrice controversée, car mal utilisée, elle peut nuire au chien tant sur le plan physique que psychologique. Les méthodes d’éducation positive prouvent que les punitions au sens propre sont rarement efficaces. Il existe cependant des moyens de réprimander votre animal tout en restant positif.

Les punitions doivent rester exceptionnelles, car elles auront l’effet inverse sur votre chien en étant trop fréquentes, et ternissent votre relation avec lui. Cela survient lorsque la punition devient un renforcement : en le punissant, le maître porte de l’attention au chien qui obtient donc finalement ce qu’il souhaitait.

Veillez, avant de punir votre animal, à analyser ce qui déclenche son mauvais comportement pour y remédier ou orienter son éducation. Pour punir votre animal, n’infligez surtout pas un désagrément ou une contrainte. Optez plutôt pour un simple « non », l’absence d’une récompense ou bien l’indifférence. Celles-ci frustrent l’animal sans le rabaisser.

De plus, il est indispensable que la punition ait lieu immédiatement après la bêtise. Infligée trop tard, le chien n'associe pas son comportement à votre punition. Jouez sur les tonalités, parlez d’une voix aiguë pour le féliciter et plus grave pour le réprimander. Tout en restant calme et bienveillant, réprimandez brièvement et fermement votre chien dans les secondes qui suivent la bêtise. Avec de la patience, votre chien réagira systématiquement à votre “non”.

Il vaut donc mieux vaut recourir à une punition « à distance ». Les techniques connues sont le pulvérisateur d’eau ou le bruit d’une canette remplie de cailloux. En procédant ainsi, on surprend l’animal et il associe la punition directement à son acte et pas au maître.

L’animal apprend plus facilement s’il est récompensé et félicité pour une action correcte : cherchez donc à le corriger avant de le punir, ne serait-ce qu’en ignorant son comportement.

Le travail de rééducation est un travail souvent long et périlleux, n’hésitez donc pas à demander un accompagnement. Un vétérinaire comportementaliste saura vous conseiller à la suite d’un bilan comportemental. Pensez aussi à rencontrer un éducateur comportementaliste canin que votre vétérinaire pourra vous suggérer. Afin de corriger les troubles que présente votre chien, une thérapie comportementale sera mise en place. Il arrive qu’un traitement médicamenteux soit aussi conseillé pour une meilleure prise en charge. Enfin, l'amener à rencontrer un chien plus vieux, sain et éduqué peut être un vrai plus pour encourager votre chien à bien se comporter en prenant exemple.

Bibliographie

• Éduquer et rééduquer votre chien , Fassola, Franco | De Vecchi | 2006
• ​Le traité Rustica du chien , Pageat, Patrick ; Alnot-Perronin, Muriel ; Arpaillange, Colette ; Arslanian, Isabelle | Éditions Rustica | 2004