Des dizaines de Bergers d’Anatolie envoyés en Afrique du Sud pour protéger les troupeaux et leurs proies
L’été, en montagne, les randonneurs doivent souvent faire face à des troupeaux gardés par des chiens de protection. Imposants, courageux et déterminés, ces chiens ont un énorme pouvoir de dissuasion, pour les humains certes, mais aussi et surtout pour les potentiels prédateurs sauvages tels que les loups, les ours, les lynx ou même les renards. Parmi eux, les Kangals (ou Bergers d’Anatolie) sont particulièrement appréciés par les éleveurs, y compris à l’autre bout du monde…

Si les Kangals sont originaires de la Turquie, ils sont utilisés partout dans le monde pour protéger les troupeaux de bétail. Tout comme les Patous (Chien de Montagne des Pyrénées), ces chiens n’hésitent pas à se mesurer aux animaux sauvages qui attaquent les troupeaux. Aussi, depuis 12 ans, certains d’entre eux sont envoyés en Afrique du Sud, près de la ville du Cap, afin d’aider à la préservation des guépards. Mais pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que ces derniers s’en prennent également aux troupeaux et que, pour remédier à ces attaques, les fermiers n’hésitent pas à les tuer en masse. Pour preuve, on estime qu’il ne reste que 6500 guépards dans le monde, dont 400 à 500 seulement en Afrique du Sud…
© Cheetah Conservation Fund / Facebook
Des géants effrayants
De par leur simple présence et quelques aboiements féroces, les Kangals (qui peuvent peser jusqu’à 65 kilos) parviennent ainsi à garder les grands félins à distance, protégeant ainsi les troupeaux tout en empêchant le massacre systématique des guépards. Ce programme de grande ampleur a été lancé en 2012 par la Cheetah Conservation Fund. Il permet à de nombreux agriculteurs sud-africains de recevoir gratuitement des Kangals. Par ailleurs, l’association prend en charge les frais vétérinaires des chiens pendant la première année de leur vie.
Dans les colonnes du Hürriyet Daily News, une bénévole de l’association prénommée Tia a tenu à vanter les qualités exceptionnelles des Bergers d’Anatolie. “Nous élevons les chiens à partir de 3 mois environ et les plaçons avec le bétail à la ferme. Ils y restent jour et nuit, formant un lien indissociable avec ces animaux, et nous n’avons même pas besoin de les former. Ils protègent instinctivement ce qu’ils considèrent comme leur famille. Chaque fois qu’ils sentent un danger, ils aboient et cela suffit à repousser les prédateurs”, a-t-elle expliqué.
Ce programme est une véritable réussite puisqu’en 12 ans, les attaques de guépards ont drastiquement diminué. “Les agriculteurs perdaient chaque année entre 30 à 40% de leur cheptel. Depuis le début de ce programme avec les Kangals, leurs pertes ont quasiment été réduites à zéro, et ils sont immensément satisfaits”, s’est réjoui Tia.

Par Perrine Nemard
Rédactrice web
Passionnée des mots et des animaux, Perrine a toujours su qu'elle était destinée à travailler en lien avec ces derniers. Aujourd'hui, elle s'épanouit aux côtés de son jeune samoyède qui l'inspire quotidiennement et l'a même poussée à se lancer dans la photographie canine.