Parmi des milliers de chiens d’élevage destinés à la consommation alimentaire, Cain fait partie des chanceux qui ont survécu à cet enfer
Une fois encore, une association de protection animalière a dû faire face à l’horreur d’un abattoir pour chiens, en Chine. Devant tous les canidés, dont le destin tragique était déjà scellé, ils ont eu la lourde tâche d’en sélectionner quelques-uns afin de les sortir de là. La belle évolution de ces derniers est leur plus gros réconfort.
L’organisme de sauvetage No to Dog Meat savait qu’à l’occasion du Festival du Litchi et de la viande de chien à Yulin (Chine), les abattoirs doubleraient leur production de viande canine pour en tirer le plus de bénéfices possible. Et peu importe si les chiens étaient détenus dans des conditions atroces, le but étant d’augmenter le chiffre d’affaires des bouchers. Ainsi, les pauvres animaux s’entassaient les uns sur les autres dans des structures insalubres et ils étaient maltraités.
Pour No to Dog Meat, il est impossible de fermer les yeux sur cette tragédie, qui a lieu une fois par an. Avec leurs moyens, ils œuvrent pour sauver le plus de canidés qu’ils le peuvent. C’est le refuge d’Hebei (Chine), tenu par M. Zhao, qui héberge les rescapés de ce commerce sordide.
Cain devait être l’une des nombreuses victimes de la fête annuelle. Avec ses congénères, ils avaient été installés à proximité du stand de nourriture. Les uns après les autres, ils se faisaient ôter la vie à quelques mètres de l’étal seulement, et devant les yeux de leurs semblables. Une situation invraisemblable. Arrivés sur les lieux, les sauveteurs ont constaté l’état de santé inquiétant des condamnés : « Les chiens ont été gardés dans un enclos à même le sol, sans lumière, ni nourriture et eau ».
Relayée par le journal Daily Mail, la directrice de l’association, Julia de Cadenet, a expliqué qu'il était très difficile de sélectionner les animaux à sauver parmi tant d’autres : « M. Zhao nous a dit à quel point il était dur de choisir qui sauver. Les bouchers sont tellement arrogants et indifférents. Ils ne se sentent pas concernés ».
Qui choisir ?
Julia a raconté qu’ils sauvaient les chiens qui pourraient supporter le voyage vers le centre de sauvetage de M.Zaho. Pourtant, Cain était proche de rendre son dernier souffle. Mais c’est son regard qui lui a donné son salut.
« Nous n'avions aucune idée d'où il venait, mais d'après la profonde tristesse dans ses yeux, il était clair qu'il souffrait depuis longtemps »
Après des négociations avec le boucher, ce sont donc 21 chiens qui ont été rapatriés vers le refuge d’Hebei, dont Cain. À son arrivée, le pauvre était recouvert de plaies ouvertes. Sa santé s’est fortement détériorée quelque temps après, mais il était hors de question pour l’équipe de le voir s’éteindre après tout ce qu’il avait enduré.
Ainsi, entouré des vétérinaires locaux, ils ont réussi à le remettre sur pattes et il est désormais disponible à l’adoption : « Nous sommes toujours émerveillés par l'esprit combatif de ces merveilleux animaux, et ils méritent tous les meilleurs soins et le meilleur soutien » a déclaré Julia.
Vers une abolition du commerce de la viande de chien ?
Le combat des organisations contre les abattoirs pour chiens n’est pas vain. Les mentalités semblent évoluer en Chine, où 51,7% des citoyens sont dorénavant contre cette pratique. La consommation de viande canine connait une diminution. Malheureusement, le festival de Yulin persiste, condamnant plus de 10 000 chiens chaque année.
Par Fanny Maurice
Rédactrice web
Depuis sa plus tendre enfance, Fanny est entourée d'animaux. Elle partage son quotidien avec un chat nommé Rosie. Actuellement formée en rédaction, elle a commencé à faire ses armes dans le domaine scientifique puis a rejoint le magazine Chien.fr pour partager sa passion des animaux au plus grand nombre.