Un vietnamien renonce à son restaurant vendant de la viande de chien et permet de sauver 16 canidés
Les différences culturelles entre les pays et les habitudes alimentaires qui en découlent sont parfois source d’incompréhensions, voire de colère. Et s’il est bien un sujet sensible, c’est celui de la consommation de viande de chien. Pourtant, grâce à des organismes comme la Humane Society International (H.S.I.) les choses changent petit à petit. Le cas d’un restaurateur vietnamien en est le parfait exemple.
Une volonté de changer
Depuis plusieurs années, M. Cuong possède un restaurant dans lequel il vend de la viande de chien. Mais petit à petit, une prise de conscience se fait chez lui : “Ce travail ne me rend pas heureux du tout. Je ne veux plus tuer ces animaux, je me sens mal”. Il décide alors de fermer son commerce pour en ouvrir un autre où il vendrait de la peinture et des bouteilles de gaz, une activité “beaucoup plus paisible” selon lui.
Pour l’aider, il a pu compter sur la Humane Society International, une organisation de protection des animaux. Depuis 2022, cette dernière a ainsi mis en place un programme intitulé “Modèles pour le changement”. Son objectif : améliorer la situation des animaux et renforcer le lien entre eux et nous.
© Nhan Tran / AP Images / Humane Society International
Pour soutenir M. Cuong dans sa nouvelle vie, la H.S.I. lui a alors accordé une subvention afin de créer son nouveau commerce. Cette étroite collaboration entre le restaurateur, l’organisation internationale et le département de la santé de la province de Dong Nai a ainsi permis de sauver 16 chiens d’un funeste destin.
© Maika Elan / AP Images / Humane Society International
L’urgence de l’action
Et il était temps d’agir. En effet, les pauvres bêtes ont été retrouvées recroquevillées dans leurs cages grillagées, attendant leur sort. Leur état faisait peine à voir : infestation de tiques, affections cutanées, yeux infectés. Ils ont néanmoins pu recevoir tous les soins nécessaires.
© An Tran / Humane Society International
Parmi les 16 chiens, 2 d’entre eux portaient des colliers, signes des pratiques peu scrupuleuses utilisées pour capturer les animaux. Au-delà des techniques de capture et des conditions de transport déplorables des chiens, c’est une question sanitaire à l’échelle nationale qui se pose. En effet, ce commerce facilite la propagation de la rage et d’autres maladies.
Une consommation en baisse
Pour tous les autres chiens victimes de la restauration, il y a toutefois une lueur d’espoir. En effet, la volonté de changement de M. Cuong s’inscrit dans un mouvement qui touche tout le Vietnam. Ainsi, selon une étude réalisée par Nielsen en 2023, si 24 % de la population déclarait avoir consommé de la viande de chien au cours de l’année, 68 % des personnes interrogées se montraient favorables à l’interdiction du commerce de la viande de chien.
De bon augure donc pour tous les toutous vietnamiens.
Par Christophe Dutertre
Rédacteur web
Rédacteur web depuis 2020, Christophe est un insatiable curieux. Passionné de jardinage, de cinéma, de sciences, de lecture et bien sûr d’animaux, il met volontiers sa plume au service de ses passions et de ses convictions. Sensible à la cause animale, il n’hésite pas à jouer les familles d’accueil pour des boules de poils dans le besoin.
