Apprendre la propreté à un chiot
Apprendre à votre chiot à être propre est primordial autant pour son bien-être que le vôtre. L’apprentissage de la propreté doit commencer à l’âge de 2 mois. Avant cette date, le chiot n’est pas sevré et doit acquérir des bases d’éducation et de socialisation avec sa mère. L’apprentissage de la propreté nécessite un grand investissement et une disponibilité importante de votre part, et ce dès son arrivée dans le foyer. En effet, cette étape indispensable de son éducation demande du temps et de la patience.
Les signes du chiot qui souhaite faire ses besoins
Tout d’abord, plus votre chien est jeune, plus il a besoin que vous le sortiez. Un chiot qui a envie de faire ses besoins se reconnaît à son comportement : il couine, tourne en rond, s’accroupit, inspecte son environnement du regard, en le flairant… Si vous observez ces signes, n’attendez pas plus longtemps pour le sortir. Les plus jeunes chiots doivent avoir l’occasion de faire leurs besoins environ toutes les deux heures.
Idéalement, il faut le sortir après chaque activité : après qu’il ait dormi, qu’il ait bu ou mangé, qu’il ait appris quelque chose ou qu’il ait joué. Donner à manger à votre chien à heure fixe permet d’ailleurs d’anticiper ses heures de sortie. Dès que votre chien a fini de manger, amenez-le là où il doit faire ses besoins. Pour les chiots les plus jeunes, donner le dernier repas suffisamment tôt vers 18 heures et réduire la boisson permet une dernière sortie avant l’heure du coucher, afin de satisfaire ses besoins pour la nuit.
Le renforcement positif
L’apprentissage de la propreté à l’intérieur est parfois utilisé mais rarement recommandé par les éducateurs canins car il ralentit celui à l’extérieur. Les tapis d’apprentissage, journaux ou alèses ont en effet pour objectif d’encourager le chiot à faire ses besoins à un endroit précis en intérieur. Cela peut donc s’avérer pratique pour ne pas avoir à le sortir sur une longue durée, la nuit par exemple. En revanche, cette méthode est contre-productive pour son apprentissage de la propreté à long terme et en extérieur. Plus tard, le chiot peut effectivement être confus qu’on lui interdise soudainement de faire en intérieur.
Anticiper les besoins de votre nouveau compagnon est la méthode la plus efficace pour lui faire prendre les bons réflexes. Veillez à commencer la balade dans un lieu calme afin qu’il puisse faire ses besoins tranquillement. En le laissant aller jouer directement, il risquerait de les oublier et de les faire en intérieur, une fois rentrés. Lorsqu’il aura fait ses besoins à l’extérieur, n’oubliez surtout pas de le féliciter par la voix, avec des caresses ou en lui donnant une friandise. Vous pouvez lui dire « oui » ou « très bien » pour l’encourager d’un ton joyeux.
Les encouragements sont la clé pour ancrer cet apprentissage. Le chiot comprendra qu’il a adopté le bon comportement et qu’il en est donc récompensé. Il est même possible de lui apprendre à faire ses besoins sur commande en lui répétant un ordre comme « pipi ». Vous n’avez alors qu’à lui répéter ce mot lorsqu’il s’exécute en extérieur, et à le récompenser. En bref, comme vous le feriez pour lui apprendre à s’asseoir.
Augmenter l’intervalle entre deux sortie progressivement
Lors de vos absences, sortez votre chiot avant de partir et dès votre retour. Au début, pendant la nuit, il sera souvent nécessaire de le sortir au moins une fois également. La règle est d’augmenter l’intervalle de temps sans sortie au fur et à mesure de l’apprentissage de votre chiot. Pour un chiot, l’intervalle ne doit toutefois généralement pas dépasser 6h. On recommande en effet plutôt une sortie toutes les 4h.
Aménager un panier ou une cage suffisamment grande pour que le chiot l’utilise comme endroit pour se réfugier permettra également d’allonger l’intervalle des sorties la nuit. En effet, il finira par associer votre heure de coucher avec la sienne, et allongera progressivement ses nuits en grandissant. Sa fonction sera d’autant plus pratique qu’elle l’encouragera à ne pas faire ses besoins au même endroit qu’il dort.
En cas d’accident
Apprendre la propreté à un chiot cependant un travail qui peut s’avérer long et périlleux. Malgré vos efforts, des accidents sont souvent inévitables. Si vous trouvez une surprise en rentrant chez vous, restez indifférent et nettoyez en son absence pour qu’il n'assimile pas cela à un jeu.
Le vinaigre d’alcool permet d’enlever correctement les odeurs afin qu’il ne refasse pas au même endroit. En revanche, si vous le prenez sur le fait, vous pouvez le réprimander par un « non » d’un ton ferme. Emmenez-le ensuite rapidement dehors pour qu’il assimile son envie à la nécessité de faire ses besoins dehors. Une autre sanction serait d’isoler votre chien dans une pièce pendant quelques minutes.
Eviter les punitions
Dans tous les cas, sachez que la punition est contreproductive en éducation canine. Veillez donc à ne pas le gronder trop sévèrement et à ne pas intervenir physiquement comme en lui mettant le museau dans son urine. De même, se mettre en colère ou être violent avec votre chien ne mènera à rien dans son apprentissage de la propreté, bien au contraire. Votre chiot ne comprendra pas que vous le punissez pour quelque chose qu’il a fait plus tôt dans la journée. La méthode par renforcement positif, c’est-à-dire en le félicitant lorsqu’il attend d’être dehors ou lorsqu’il demande explicitement à sortir pour faire ses besoins, est bien plus efficace.
Enfin, il est important de différencier un vrai pipi de quelques gouttes que le chiot pourrait laisser échapper après une émotion. Ce genre de désagréments disparaît généralement avec le temps.
En conclusion
Ainsi, plusieurs règles sont à respecter pour que l’apprentissage de la propreté de votre chiot se passe correctement :
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Sortez le aussi fréquemment que possible dans un lieu sans trop de stimuli, en particulier au réveil et au coucher, et après un repas ou un jeu.
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Récompensez-le lorsqu’il fait ses besoins dehors, en le félicitant ou lui donnant des friandises (en quantité limitée).
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Ne le grondez pas si vous découvrez qu’il a fait ses besoins à l’intérieur après coup, il ne comprendrait pas. Réprimandez-le de façon modérée uniquement si vous le prenez sur le fait, avant de le sortir.
Si malgré vos efforts, l’apprentissage de la propreté reste tardif ou incomplet, il faut peut-être envisager un problème sous-jacent. Une consultation chez votre vétérinaire, voire chez un comportementaliste, permettra d’investiguer et de chercher la source du problème afin d’y remédier.
Bibliographie :
- Avec mon vétérinaire, je protège mon chien Relié (1 janvier 2012), de Edisanté International (Auteur), Professeur Henri Brugère (Préface), Jean-Paul Mialot (Préface), Professeur Charles Pilet (Introduction), Docteur Valérie Duphot (Narrateur)
- Le petit abc Rustica de l'éducation positive du chiot et du chien, (février 2018) de Chloé Fesch (Auteur), Aurélien Boudault (Illustrations).
- Cours de médecine comportementale de l’ENVA.
Par Diane Moalic
Étudiante vétérinaire
Originaire de Marseille, Diane Moalic a 22 ans. Elle a toujours souhaité travailler auprès des animaux et étudie désormais en 3ème année à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort. Elle se destine pour le moment à une pratique canine, mais reste ouverte à d’autres débouchés du métier de vétérinaire.