Les colliers de dressage pour chien
Étrangleur, à pointes ou électrique : il existe plusieurs types de colliers de dressage. Avec l’essor de l’éducation positive, ces outils revêtent aujourd’hui une connotation péjorative. Les défenseurs des animaux les qualifient de « dangereux » et « d’inadaptés ». Faisons le point à travers ce guide.
Les différents modèles de colliers coercitifs
Comme leur nom l’indique, les colliers de dressage permettent aux maîtres de dresser leurs chiens et de corriger certains comportements jugés « indésirables ». En effet, ils sont souvent utilisés sur des canidés qui émettent constamment des aboiements, tirent lors de la marche en laisse ou fuguent régulièrement.
Pour les fabricants de ces équipements et les personnes vantant leur mérite, ils représentent des aides à la communication et à l’éducation. Leur danger proviendrait uniquement d’une mauvaise utilisation.
Divers modèles sont proposés dans le commerce, à savoir :
- le collier étrangleur, qui se referme sur le cou du chien dès qu’il commence à tirer sur la laisse ;
- le collier à pointes, qui se resserre également autour du cou de l’animal en enfonçant des pics dans sa peau ;
- le collier électrique, qui envoie une légère décharge à son hôte.
Des outils causant des lésions physiques et psychiques
Dans le camp portant la voix des animaux, l’utilisation des colliers de dressage est largement décriée. Elle est même associée à de la maltraitance. En effet, ces outils occasionneraient non seulement des blessures à l’animal, mais aussi des traumatismes et des troubles du comportement. À terme, ils augmenteraient le risque d’agressivité et de morsure chez leur hôte, par exemple.
Les défenseurs des animaux estiment que l’efficacité de ces dispositifs n’est pas totalement démontrée. Ces derniers peuvent s’avérer contreproductifs, et ne respectent pas les émotions de l’être vivant doué de sensibilité contraint de les porter.
Peur, stress, brûlures, écrasements de la trachée, pressions sur la glande thyroïde, paralysie des pattes et autres maux complètent la longue liste des tourments liés au port de colliers coercitifs. Pour rappel, l’article R. 214-24 du Code rural précise que « l’exercice des activités d’éducation et de dressage d’un animal de compagnie dans des conditions de nature à lui infliger des blessures ou des souffrances inutiles est interdit ».
Un texte de loi prônant l’interdiction des colliers de dressage
Le 16 janvier 2023, les députés ont voté à une quasi-unanimité la proposition de loi interdisant la vente des colliers coercitifs. Celle-ci, soutenue par la Fondation Brigitte Bardot, a été portée par Corinne Vignon, députée Renaissance. Pour les détracteurs de ces « engins de torture », il s’agit d’une belle avancée en faveur de la lutte contre la maltraitance animale.
Concrètement, ce texte de loi vise à interdire « l’utilisation sur les chiens et les chats de tout dispositif à décharge électrique, étrangleur sans boucle d’arrêt ou dont les pointes sont tournées vers le corps de l’animal ». Toutefois, une dérogation est accordée pour de rares exceptions, à l’instar des services de l’armée ayant recours à des chiens.
Une amende de 750 €, pouvant atteindre 3 750 € en cas de récidive, pend au nez des contrevenants. De même, il prévoit l’interdiction de la vente, de la cession gratuite et de la publicité des colliers de dressage. Un particulier ne se soumettant pas à cette règle s’exposerait à une amende de 3 000 €, laquelle s’élèverait à 15 000 € pour une personne morale.
Cette proposition de loi interdisant la vente et l’utilisation des colliers de dressage sera prochainement débattue au Sénat. Affaire à suivre !
Par Joséphine Voisart
Rédactrice web
Passionnée de littérature, d’écriture et de boules de poils en tout genre, c’est tout naturellement que Joséphine a décidé de prêter sa plume pour Chien.fr. Anthéa, son petit trésor sur pattes trouvé dans un refuge nordiste, lui insuffle l’inspiration et la joie de vivre au quotidien !