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La dépression du chien

D’après l’Organisation mondiale de la Santé, la dépression se définit comme un « trouble mental », se caractérisant par une « tristesse persistante », auquel peut résulter un manque d’appétit ou du sommeil chez l’Homme. Peu de références scientifiques font mention de cet état mental chez le chien, mais beaucoup de comportements rapportés par les propriétaires se rapprochent de la dépression connue chez l’être humain. Nous verrons dans ce guide quelles peuvent être les causes de la dépression chez le chien, les symptômes associés et les traitements possibles.

Illustration : "La dépression du chien"

La dépression du chien, conséquence d’un véritable mal-être

Le bien-être animal a été défini à partir de 5 libertés fondamentales énoncées en 1979 par le conseil britannique à propos du bien-être des animaux d'élevage. Ces 5 libertés ont été reprises par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et sont maintenant reconnues à l’échelle mondiale :

  • Absence de faim, de soif et de malnutrition : le propriétaire se doit d’apporter de la nourriture en quantité nécessaire et une source d’eau à volonté.
  • Absence de peur ou de détresse : les conditions de vie du chien ne doivent pas lui engendrer une souffrance psychique comme de la violence, un environnement bruyant, la cohabitation compliquée avec un autre animal…
  • Absence de stress physique et/ou thermique : votre chien doit disposer d’un abri s’il est en extérieur, et d’un lieu de couchage s’il est en intérieur.
  • Absence de douleur, de lésions et de maladie : votre animal doit jouir d’un suivi régulier chez son vétérinaire, de soins en cas de maladie, par ailleurs il ne doit pas subir de mauvais traitements.
  • Liberté d’expression de son comportement naturel : votre chien a des comportements propres à son espèce qu’il est nécessaire de laisser exprimer pour son plein épanouissement. Il s’agit des reniflements lors des balades, du marquage urinaire, des contacts sociaux avec des congénères, etc.

Ainsi si une ou plusieurs libertés sont entravées, il se peut que votre compagnon soit dans une situation de mal-être. Cette situation stressante peut, à terme, conduire à un état de dépression, car on ne respecte pas ses besoins physiologiques et besoins de sécurité. En effet, ce sont les deux premiers étages de la pyramide de Maslow ou pyramide des besoins.

Illustration de l'article : La dépression du chien

Des événements stressants peuvent aussi contribuer à impacter le moral de votre compagnon :

  • Un déménagement ou un changement brutal du milieu de vie.
  • La séparation ou la disparition d’un compagnon du foyer.
  • La séparation ou la disparition d’un de ses maîtres.
  • L’ennui, l’isolement.
  • Un événement violent/traumatique.
  • L’arrivée d’un nouveau membre dans le foyer (enfant, nouvel animal de compagnie).

Par ailleurs, la dépression peut également toucher des animaux qui vieillissent. On parlera alors de dépression d’involution pouvant atteindre les chiens dès l’âge de 7 ans pour les grandes races. Il s’agit d’une maladie touchant les chiens en dépression chronique. Elle conduit à une involution, une régression du chien dans ses apprentissages.

En général, la dépression est un état qui est le plus souvent rencontré lorsque votre chien souffre d’une pathologie sous-jacente, parfois associée à de la douleur.

Les signes d’une dépression chez le chien

La dépression n’est pas si simple à repérer : votre chien est en dessous de sa réactivité habituelle. Vous pourrez remarquer une différence d’interactions avec votre animal :

  • Il refuse de jouer.
  • Il grogne, développe des comportements agressifs, voire vous mord ce qui n’est pas du tout dans ses habitudes.
  • Il s’isole.

Son appétit peut également être modifié, il mange moins, refuse ses aliments préférés, voire ne veut plus de friandises. Il peut avoir un sommeil difficile avec de l’agitation, des gémissements, etc.

Parfois votre chien peut développer des stéréotypies, c’est-à-dire des comportements répétitifs sans but apparent. Certains chiens tournent sur eux-mêmes, tentent d’attraper des mouches inexistantes (fly catching syndrome), sautent sur place… Ces stéréotypies résultent le plus souvent d’un non-respect des besoins physiologiques du chien.

Concernant la dépression d’involution, vous aurez l’impression que votre chien senior a oublié tous ses apprentissages : il devient malpropre, se remet à manger des objets non alimentaires et recommence ses bêtises de jeunesse.

Tout changement dans le comportement de votre chien peut être le signe de dépression. Ces symptômes peuvent aussi être le signe de pathologies diverses associées à de la douleur.

La maladie est, en effet, la première cause de dépression chez le chien. Il faudra parfois exclure toutes les autres causes du diagnostic différentiel pour en conclure que le chien souffre d’un mal-être psychologique.

Le traitement de la dépression

La dépression est une maladie à ne pas prendre à la légère : il ne faut pas tarder à consulter un vétérinaire, car la maladie ne doit pas s’installer sur le long terme. En effet, si elle n’est pas prise en charge rapidement, le chien peut développer des séquelles cognitives qui peuvent être difficiles à soigner.

Avant d’évoquer la prise de médicaments, il faut d’abord bien comprendre que la dépression résulte pour la majorité des cas d’un problème environnemental. Tout protocole médicamenteux sera un échec, si aucune thérapie comportementale n’est envisagée. La plupart du temps, les médicaments ne seront pas nécessaires.

Ainsi, si vous pensez que votre chien souffre de dépression, adressez-vous à votre vétérinaire traitant : il écartera toute suspicion de maladies annexes et vous orientera vers un vétérinaire spécialiste du comportement. Dans seulement 30 % des cas, il faudra envisager l’utilisation d’anti-dépresseurs qui sont des molécules apparentes aux médicaments humains.

Ces molécules ne sont pas directement indiquées pour la dépression chez le chien, car comme évoqué précédemment, il est difficile de la caractériser chez l’animal et d’évaluer les réels effets sur cette maladie.

La Fluoxétine et la Sertraline sont des antidépresseurs normalement indiqués contre l’agressivité, les stéréotypies et l’anxiété chez le chien. Toutefois, il peut être difficile de les utiliser lors de dépression, car ils sont contre-indiqués lorsque le chien est anorexique.

Il existe d’autres antidépresseurs comme le Clomipramide, communément utilisé contre l’anxiété de séparation. Attention, les effets ne seront visibles qu’après 3 semaines de traitement. Il ne faut surtout pas stopper le protocole par démotivation sans concertation avec votre vétérinaire !

En conclusion, la dépression est une maladie qui existe également chez le chien, mais il est difficile de la diagnostiquer. Elle est souvent la conséquence d’un non-respect de ses besoins et/ou d’un élément environnemental perturbateur. Les signes de la dépression sont peu évocateurs, mais on remarque généralement un changement comportemental évident. Un thérapie comportementale sera alors nécessaire et des antidépresseurs pourront être utilisés avec parcimonie.

Bibliographie