Les plantes toxiques pour le chien

Les principales plantes d’intérieur et de balcons toxiques : pronostic sombre

Le laurier-rose tient la première place du classement avec le plus grand nombre de cas recensés par le CNITV en 2002 : les fleurs et les feuilles sont les éléments toxiques de la plante. Seules 2 à 3 feuilles suffisent pour intoxiquer un chien de 10 kg. Les symptômes dominants sont une gastro-entérite avec diarrhée et vomissements, des troubles nerveux, des troubles cardiaques sévères avec une mort brutale possible.

Le houx, que l’on rencontre notamment pendant la période des fêtes de fin d’année, est à éloigner de votre compagnon. L’ingestion d’une vingtaine de baies peut entraîner la mort chez un grand chien. On remarquera une gastro-entérite, de la somnolence, voire un coma.

Il en est de même pour le gui qui provoque une gastro-entérite, une salivation importante, une prise de boisson augmentée avec une augmentation du volume des urines, des troubles cardiaques et nerveux. Le rameau et les baies sont les parties toxiques de la plante. Toutefois on ne connaît pas la dose toxique : il faut d’autant plus s’en méfier !

Les graines, les fleurs et les feuilles du muguet sont extrêmement toxiques. Un nombre considérable d’intoxications sont recensées lors du premier mai… Cette plante provoque une gastro-entérite, une salivation abondante, des arythmies cardiaques, des convulsions, voire la mort. La présence de signes cardiaques assombrit le pronostic du chien.

Le pronostic peut également être gravissime si votre boule de poils ingère des plantes moins communes, comme le cyclamen et le kalanchoe. Avant même l’apparition des signes cliniques, rapprochez-vous le plus rapidement possible de votre vétérinaire.

Les principales plantes d’intérieur et de balcons toxiques : pronostic réservé

Le pommier d’amour est la quatrième plante la plus recensée dans les cas d’intoxication chez le chien. Les intoxications ont lieu surtout l’hiver, à partir de la consommation de baies ou de feuilles. Elle engendre une hypersalivation, une gastro-entérite, des troubles cardio-respiratoires et des troubles nerveux comme des convulsions, de l’ataxie, voire un coma.

Le ficus d’appartement occupe la cinquième place : les feuilles, les tiges et le latex qu’elle produit sont toxiques. Le latex peut surtout occasionner des irritations de contact. Le reste de la plante peut provoquer une hypersalivation, une gastro-entérite et des troubles nerveux.

L’arum est une magnifique fleur en forme de cornet : ce sont les feuilles, la tige et le latex qui sont toxiques (irritation de contact des yeux et de la peau). On relève des symptômes communs comme une salivation intense, des vomissements et un gonflement (œdème) du pharynx.

Le dieffenbachia, l’amaryllis, l’azalée, le philodendron, le rhododendron ou encore le schefflera sont des plantes d’intérieur et d’extérieur pour lesquelles on aura également le même type de symptômes, mais dont le pronostic sera favorable après traitement symptomatique.

Les principales plantes d’intérieur et de balcons toxiques : bon pronostic

Les intoxications à partir du bulbe de jacinthe sont fréquentes et ont lieu tout au long de l’année. Votre chien pourra être atteint d’hypersalivation, de vomissements, de diarrhée, d’une respiration saccadée, d’une accélération de la fréquence cardiaque, voire des troubles nerveux comme de l’ataxie. Il semble que le pronostic soit favorable même en l’absence de traitement. Mais cela ne dispense pas d’une visite chez le vétérinaire pour soulager le chien.

Le lierre présent dans nos jardins engendre des troubles digestifs modérés, bénins à la suite de l’ingestion des feuilles.

Le yucca est une plante d’intérieur très appréciée dans les habitations, mais à ne pas laisser à disposition du chien sans surveillance. En cas d’ingestion, on notera une augmentation de la salivation et une gastro-entérite.

Des troubles bénins comme des gastro-entérites modérées peuvent également être la conséquence de l’ingestion de plantes comme le lys, la tulipe, les primevères, mais aussi l’asparagus, l’agapanthe, le chlorophytum, le chrysanthème, le dracaena, le poinsettia (Étoile de Noël) et la sansevière.

La conduite à tenir si l’on possède des plantes chez soi

À partir de cette simple liste non exhaustive de plantes toxiques, nous vous conseillons de bannir sans exception les plantes citées dans la première partie qui peuvent menacer le pronostic vital de votre chien : laurier-rose, houx, gui, muguet, cyclamen, kalanchoe…

Il est préférable de connaître le nom des plantes que l’on a chez soi en les plaçant de préférence en hauteur. Par mesure de précaution, ne laissez pas votre chien mâchouiller vos plantes, car elles possèdent toutes plus ou moins une certaine toxicité. Lavez-vous les mains après avoir manipulé une plante pour éviter les intoxications par contact.

Les feuilles mortes et fleurs séchées peuvent préserver leur pouvoir de toxicité, c’est pourquoi il faut les ramasser régulièrement !

À propos des plantes de jardins, lorsque vous désherbez ou touchez les plantes, toxiques ou non, il faut bien isoler les déchets végétaux et rincer vos mains avant de caresser votre chien. Il est déconseillé de tailler les plantes en présence de vos animaux qui risqueraient de recevoir des projections de sève ou de résine. Couvrez le compost pour que votre chien ne puisse pas en faire son repas.

Ces conseils sont également à appliquer pendant les balades où votre chien pourra être en contact avec des plantes sauvages : ayez toujours un visuel sur lui et vérifiez qu’il ne mette aucune plante dans sa gueule. En cas d’ingestion, prenez en photo la plante, si possible ses fleurs et ses fruits. Vous pouvez également récolter un échantillon pour ensuite permettre son identification et une meilleure prise en charge de votre chien.

En conclusion, il faut considérer que toutes les plantes peuvent être toxiques pour votre chien. Les feuilles, les fleurs, mais aussi le bulbe, les rhizomes, les graines ou encore le latex des tiges, peuvent représenter un risque lors de leur ingestion ou simplement de leur contact. Les symptômes peuvent être plus ou moins graves avec principalement des troubles digestifs, une irritation des yeux et/ou de la peau.

Les bulbes sont souvent assimilés à des balles par les chiens, qu’ils mâchonnent volontiers comme leurs jouets… Si vous suspectez une intoxication, appelez rapidement votre vétérinaire ou les centres vétérinaires antipoison de Lyon (CNITV Lyon) ou de Nantes (CAPA – Ouest) qui sauront confirmer le degré de toxicité de la plante.

Bibliographie

• Chmura, E. (2019). RÉALISATION DE FICHES TECHNIQUES ET PÉDAGOGIQUES ACCESSIBLES PAR QR-CODES DES PLANTES TOXIQUES POUR LES CARNIVORES DOMESTIQUES PRÉSENTES DANS LE JARDIN BOTANIQUE DE L’ENVA [Thèse de Doctorat Vétérinaire]. Faculté de Médecine de Créteil.
• Poppenga RH. Poisonous plants. EXS. 2010;100:123-75. doi: 10.1007/978-3-7643-8338-1_4. PMID: 20358683.
• LASSAK F. (2005) Bilan d’activité du Centre National d’Information Toxicologique Vétérinaires pour l’année 2002. Thèse Méd. Vét., Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon.
• Cours ENVA – Toxicologie et Médicaments vétérinaire 2022.