Bouvier d'Appenzell
Semblable à un Bouvier Bernois à poil court, le Bouvier d’Appenzell est un chien suisse très expressif et joyeux, mais très peu connu du grand public. Il est d’ailleurs employé dans la majorité des cas comme chien de travail.
Histoire
Originaire de Suisse, le Bouvier d’Appenzell fait partie de la famille des Bouviers Suisses. Il serait probablement issu de croisements avec le Dogue du Tibet. Il était initialement utilisé comme chien de travail pour guider et surveiller les troupeaux.
À la fin du 19e siècle, Max Sieber, un maître forestier, entreprit des démarches auprès de la SCS (Société Cynologique Suisse) pour préserver et promouvoir la race. Par la suite, cette dernière fut représentée lors de la première exposition internationale de Winterthur.
En 1906, un passionné du nom de J. Gmünder fonda le 1er club du Bouvier d’Appenzell. Avec sa collaboration, le professeur Albert Heim établit le premier standard de la race en 1914. 40 ans plus tard, soit en 1954, le Bouvier d’Appenzell fut reconnu par la FCI (Fédération Cynologique Internationale).
Aujourd’hui, il ne reste plus que 150 spécimens de pure race sur le territoire helvétique. Bien qu’il souffre d’une mauvaise réputation de chien bruyant et teigneux dans sa patrie d’origine, le Bouvier d’Appenzell est particulièrement apprécié à l’étranger, notamment aux Pays-Bas, en Allemagne et en République tchèque.
La plupart des représentants sont utilisés comme chiens de travail pour des missions de secours en montagne, ou auprès des pompiers comme chiens de recherche dans les décombres.
Physique
Le Bouvier d’Appenzell est un chien de moyen gabarit qui mesure 51 à 58 cm. À l’âge adulte, son poids se situe entre 22 et 25 kg. Il possède un corps robuste et compact, inscriptible dans un carré. Son dos est ferme et droit, et ses reins sont musclés. Il a un poitrail bien développé et un ventre légèrement relevé. La queue de ce chien est attachée haut, de longueur moyenne, touffue et en position enroulée sur la croupe. Sa tête est longue et bien proportionnée par rapport au corps.
Il possède un crâne assez plat avec une protubérance occipitale peu marquée et un stop peu accusé. Ses oreilles ont une attache large et assez haute, elles sont de forme triangulaire, arrondies à leur extrémité et tombantes. Il montre également un regard expressif avec des yeux en amande, assez petits et de couleur brun foncé à marron. Enfin, le Bouvier d’Appenzell possède un double poil court, dense et brillant ainsi qu’un pelage tricolore : noir avec des marques symétriques de couleur feu ou blanche, notamment au-dessus des yeux, sur les joues, au niveau du poitrail et sur les membres. Une liste blanche peut être présente sur le chanfrein du chien.
Caractère
Le Bouvier d’Appenzell est un chien naturellement vif, protecteur, intelligent et joyeux. C’est un chien curieux qui aime savoir tout ce qu’il se passe dans la maison et qui a besoin de beaucoup d’attention. Cependant, son principal défaut est qu’il s’agit d’un chien très expressif qui aura tendance à aboyer beaucoup. Mais cela peut être un avantage si on recherche un chien de garde pour la maison.
Avec les enfants, le Bouvier d’Appenzell sait se montrer très attentif et protecteur. Ce sera un excellent compagnon de jeu pour toute la famille.
En revanche, il est assez méfiant vis-à-vis des étrangers, notamment si ces derniers s'approchent trop près de son foyer. Cela en va de même avec les autres animaux, à moins qu’une socialisation avec ses congénères ait été réalisée suffisamment tôt.
Santé
Le Bouvier d’Appenzell est un chien plutôt solide qui possède une durée de vie allant de 12 à 14 ans en moyenne. En reproduction, les femelles peuvent donner des portées allant de 3 à 8 chiots. L’alimentation de ce chien doit être adaptée à son âge et à son mode de vie actif. Des croquettes de haute qualité, équilibrées et couvrant ses besoins énergétiques lui conviendront parfaitement.
Entretien
À l’achat, le Bouvier d’Appenzell coûte entre 1100 et 1300 euros.
En ce qui concerne l'entretien, il faut prévoir un budget annuel d'environ 1000 euros. Si son pelage ne demande que quelques soins de base, il est toutefois recommandé de le brosser une fois par semaine pour assurer la propreté et la brillance de sa robe. Ce brossage devient plus régulier pendant les périodes de mue, qui représentent environ 2 mois par an. Il n’est pas conseillé de le laver régulièrement : un bain est nécessaire uniquement lorsqu’il se retrouve particulièrement sale. Enfin, les oreilles tombantes du Bouvier d’Appenzell le rendent sensible aux otites : un nettoyage mensuel est donc primordial.
Habituellement utilisé comme chien de travail et d’utilité, le Bouvier d’Appenzell a un grand besoin d’exercice. C’est donc le compagnon parfait pour les activités en plein air comme la randonnée, l’agility ou le canicross. Cette race très active n’est pas recommandée pour les personnes sédentaires ou fragiles.
De plus, le Bouvier d’Appenzell a besoin d’espace pour se dépenser. Il aura du mal à s’adapter à la vie citadine, et sera bien plus heureux dans une maison avec un jardin où il pourra se défouler.
Éducation
Le Bouvier d’Appenzell étant un chien avec un fort caractère, il est déconseillé aux maîtres peu expérimentés. Son éducation nécessite de la fermeté et doit commencer dès son plus jeune âge. L’une des premières choses à lui apprendre sera de canaliser ses aboiements, qui peuvent vite devenir une source de problèmes. Enfin, il est important de le sociabiliser assez jeune afin qu’il puisse cohabiter sans soucis avec les autres animaux.
Spécificités de la race
De manière générale, le Bouvier d’Appenzell est assez robuste et n’est pas prédisposé à des maladies génétiques spécifiques. C’est un chien autant utilisé comme compagnon de famille qu’en tant que chien de travail pour des missions de secours en montagne, ou comme chien de recherche dans les décombres.
Le mot du vétérinaire
Le Bouvier d’Appenzell est susceptible de développer une dysplasie de la hanche. Il s’agit d’une maladie lors de laquelle la tête du fémur ne s’emboîte pas bien avec la cavité de l’articulation de la hanche, ce qui entraîne une laxité de l’articulation. Elle est généralement suspectée à la suite de l’apparition de boiteries, de difficultés à sauter ou à se relever… Pour confirmer le diagnostic, une radiographie des hanches peut être réalisée à partir de 12 mois.
Il est important de surveiller de près les hanches du Bouvier d’Appenzell, en particulier si ce dernier est utilisé comme chien de travail. En effet, lors de dysplasie de la hanche, des exercices physiques trop intenses peuvent aggraver la situation.
Par Marine Dubois
Étudiante vétérinaire
Marine Dubois a 23 ans et étudie en 3e année d’école vétérinaire à l’ENVA (Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort). Originaire de Lille, elle est passionnée par les animaux depuis son plus jeune âge.