Chien de Canaan
Le Chien de Canaan est un chien dit « primitif », ce qui signifie que son évolution n’a pas ou peu été contrôlée par l’Homme, mais a été fortement influencée par la sélection naturelle. Vivace, indépendant et toujours sur ses gardes, le Chien de Canaan est malgré tout facile à éduquer et aime la compagnie humaine.
Histoire
Originaire d’Israël, le Chien de Canaan est un chien de paria, c’est-à-dire qu’il vit aux franges des civilisations humaines. Il est issu d’une lignée de chiens sauvages qui, au fil des générations, aurait établi une relation de semi-domestication avec l’Homme. Ses origines sont floues, mais il est sûr qu’elles sont anciennes.
En effet, des ossements de 12 000 ans pourraient provenir d’un chiot de cette race, et des fresques datant de 2 000 avant J. C. dépeignent des chiens présentant de fortes similitudes avec le Chien de Canaan.
En 1935, sur demande du Haganah (Force de Défense Juive), la cynologue autrichienne Rudolphina Menzel cherche à développer et à superviser le dressage de chiens de travail. Elle sélectionne alors les Chiens de Canaan, impressionnée par leur capacité à survivre dans le désert, et fixe les s de la race.
Adopté par les soldats israéliens dès 1937, le Chien de Canaan participe à la Guerre de l’Indépendance. C’est d’ailleurs la première race de chien dressée pour détecter la présence de mines. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est utilisé comme chien de garde, sentinelle, messager et de nouveau, détecteur de mines.
L’exportation des Chiens de Canaan aux États-Unis, en Italie et en Grande-Bretagne débute dans les années 1960. Le développement de la race continue, notamment grâce à Myrna Shiboleth qui a repris les travaux réalisés par Menzel à la mort de cette dernière, en 1963.
La Fédération Cynologique Internationale (FCI) reconnaît officiellement la race en 1966, et le Chien de Canaan devient emblématique d’Israël. Encore relativement peu connue en France, la race commence à s’y développer.
Le Chien de Canaan est encore présent à l’état sauvage ou semi-sauvage dans les déserts et autour des villages de son pays d’origine.
Physique
Le Chien de Canaan est un chien de taille moyenne, aux proportions équilibrées. Il mesure entre 50 et 60 cm au garrot. La différence entre mâle et femelle est parfois très marquée. Le poids, quant à lui, varie entre 18 et 25 kg.
Le corps du Chien de Canaan est carré. Son dos droit et musclé est prolongé par une queue touffue enroulée. La ligne du ventre est bien relevée. Enfin, les membres antérieurs sont droits et parallèles, et les postérieurs puissants.
La tête est en forme de cône tronqué de longueur moyenne, au stop peu profond, mais marqué. Elle porte des yeux en amande brun foncé entourés de paupières aux bords noirs ; des oreilles dressées, courtes, larges et attachées bas ; ainsi qu’une truffe noire.
Le Chien de Canaan est recouvert d’un poil serré, dur et droit, de longueur courte à moyenne. La robe peut être sable, brune, blanche, noire ou panachée. Un masque blanc ou noir peut être présent, mais il doit être symétrique.
Caractère
Le Chien de Canaan est un chien vif, ses réactions et ses mouvements sont rapides. Il est très méfiant envers les étrangers et les autres animaux. Il se met facilement sur la défensive, mais il ne se montre pas pour autant agressif. C’est donc un excellent gardien pour un foyer.
Avec son maître, c’est un chien dévoué, docile, obéissant et très protecteur. Particulièrement énergique, il possède une bonne aptitude à jouer et a besoin de se dépenser quotidiennement. Le jeu est d’autant plus important qu’il aime le contact avec son maître.
Santé
Le Chien de Canaan est un chien très rustique, habitué à devoir vivre dans des conditions extrêmes. Il n’est sujet à aucune maladie particulière et résiste aux climats difficiles, et particulièrement à la sécheresse et à la chaleur.
Il peut souffrir de dysplasie de la hanche — malformation qui consiste en une asymétrie de la tête du fémur menant vers une arthrose douloureuse et handicapante —, mais cela reste relativement rare.
Une alimentation industrielle de bonne qualité convient parfaitement à cette race robuste. Il faut seulement veiller à ce que les apports en protéines, lipides et glucides soient suffisants au vu de l’activité physique de l’animal.
Le Chien de Canaan possède une espérance de vie de 12 à 13 ans. Ses portées comptent entre 2 et 10 chiots.
Entretien
L’entretien du Chien de Canaan est relativement simple : un brossage hebdomadaire suffit, sauf en période de mue (2 fois par an) où il devient plus fréquent.
À l’achat, il faut compter entre 700 et 1 000 euros pour un tel chien, le prix variant en fonction de l’âge, du sexe, de la conformité aux s de la race et du pedigree des parents. Il faut ensuite prévoir un coût annuel pour les soins vétérinaires (vaccins par exemple), l’alimentation et l’entretien.
D’autres frais vétérinaires sont à étudier comme l’identification, la stérilisation selon les souhaits du propriétaire, ou les soins à la suite de blessures ou de maladies, en sachant que les tarifs sont calculés au poids de l’animal.
Le Chien de Canaan est très sportif et endurant. Même s’il peut s’adapter à la vie en appartement, elle n’est vraiment pas conseillée. En effet, plusieurs longues sorties quotidiennes seraient nécessaires à son épanouissement et à son bien-être. Une maison avec un grand jardin est bien plus adaptée aux besoins d’un tel chien.
Éducation
Le Chien de Canaan est réputé pour être facile à éduquer. Obéissant et dévoué, il cherche à faire plaisir à son maître. Il convient donc aux propriétaires n’ayant jamais eu de chien auparavant. Une éducation à la fois ferme et douce est préconisée.
Spécificités de la race
Le Chien de Canaan a la particularité de présenter un dysmorphisme sexuel très marqué : les mâles sont beaucoup plus imposants que les femelles.
Doté d’un très bon flair, il est utilisé en pistage et en recherche utilitaire. Il est également utilisé par la Croix-Rouge comme chien de thérapie et chien de sauvetage.
Le mot du vétérinaire
Bien que peu connu en France, le Chien de Canaan est un chien affectif, fidèle et joueur. De type primitif, certains réflexes de chien sauvage persistent comme la méfiance envers les étrangers et la nécessité de se dépenser au quotidien. Facile à éduquer, c’est un chien idéal pour tout propriétaire sportif vivant de préférence en milieu rural.
Robuste, il est parfois sujet à la dysplasie de la hanche. Cela se manifeste par une boiterie, des difficultés à sauter et à se relever. Elle peut être confirmée par radiographie à partir de 12 à 18 mois. Bien que la plupart du temps héréditaire, la dysplasie de la hanche peut être due ou aggravée par les conditions de vie. Il faut donc éviter un exercice physique trop intense en période de croissance et les sols glissants pouvant occasionner des chutes.
Par Noémie Dana
Etudiante vétérinaire
Agée de 19 ans, Noëmie Dana est originaire de Bordeaux. Elle a toujours vécu avec des animaux et étudie aujourd'hui en deuxième année à l’École Nationale Vétérinaire d’Alfort.