Dogue du Tibet
Ce chien au gabarit géant et à l’ossature puissante en impose au premier coup d’œil. Excellent chien de garde, le Dogue du Tibet est peu démonstratif envers sa famille, mais n’en demeure pas moins loyal.
Histoire
Le Dogue du Tibet, dont le nom est « Do-Khyi » en tibétain et signifie « chien de porte » ou « garde de porte », représente une race très ancienne. C’était le chien de garde des monastères tibétains et le chien des bergers nomades de l’Himalaya. Il était déjà mentionné par Aristote au 4e siècle avant J.-C. Marco Polo le décrit lors de ses voyages en Asie au 13e siècle après J.-C. comme un chien « grand comme un âne et à la voix aussi puissante que celle d’un lion ».
Le premier Dogue du Tibet arrivé en Europe était un cadeau offert à la reine Victoria par le vice-roi des Indes de l’époque, en 1847. Il est reconnu par le Kennel Club Britannique à sa création en 1873. La race a été victime d’un effet de mode très important en Chine dans les années 2010, à l’origine d’une dégradation des qualités de la race à cause d’une mauvaise gestion des élevages.
Enfin, la Fédération Cynologique Internationale (FCI) reconnaît définitivement la race en 1961.
Physique
Les mâles mesurent de 66 à 71 cm, tandis que les femelles affichent une taille comprise entre 61 et 68 cm. Leur poids se situe entre 64 et 82 kg en moyenne.
Sa tête est décrite par le standard de la FCI comme « large, lourde et forte ». Elle est de forme carrée et on peut y observer un stop bien marqué. Ses mâchoires, articulées en ciseaux parfaits, sont fortes et sa truffe est large. Ses yeux de couleur marron complètent son expression naturellement grave et sérieuse. Ses oreilles, de forme triangulaire et de taille moyenne, sont tombantes.
Une épaisse crinière autour de son cou explique sa comparaison fréquente avec le lion, qui est aussi due à son aboiement très particulier. Sa queue, attachée haut, est garnie de poils abondants. Elle s'enroule sur le dos lorsque le chien est en action.
Son ossature forte et ses membres aux muscles puissants donnent l’impression d’un mouvement important, mais d’une allure toujours légère. Seules les robes admises sont : noir intense (marqué de fauve ou non), bleu (marqué de fauve ou non), doré (du fauve intense au rouge soutenu) et zibeline. La robe idéale est la plus pure possible, de petites taches blanches sont tolérées à certains endroits.
Le poil du Dogue du Tibet, sensiblement plus fourni chez les mâles, est dur et épais. Le poil de couverture n’est pas trop long.
Caractère
Excellent chien de garde attaché à sa famille, il se montre cependant peu démonstratif envers celle-ci. Souvent décrit comme un chien indépendant, il apprécie sa tranquillité. Sa préoccupation principale est souvent de garder son territoire et de protéger les siens.
Le Dogue du Tibet se montre naturellement méfiant et dissuasif envers les inconnus. En raison de sa carrure imposante et de son caractère affirmé, il convient d’éduquer les enfants à le respecter minutieusement. Son éducation et sa socialisation dès son plus jeune âge s’avèrent cruciales pour une bonne cohabitation.
Santé
Cette race géante possède une santé robuste. Le Dogue du Tibet témoigne d’une espérance de vie comprise entre 10 et 14 ans.
Comme toutes les grandes races de chien, il peut être sujet à la dysplasie de la hanche. Ainsi, il convient de veiller à limiter les activités physiques trop intenses pour protéger ses articulations. De même, il est nécessaire de faire attention à certaines affections, telles que l'épilepsie, les maladies oculaires et la gale folliculaire (démodécie).
Il est à noter que les femelles ne sont en chaleur qu’une fois par an. En outre, ce chien n’atteint le stade de maturité qu’au bout de 2 ou 3 ans pour les femelles et 4 ans pour les mâles : sa croissance demeure très lente.
Côté nourriture, il est recommandé de lui fournir une ration alimentaire industrielle de haute qualité (croquettes), adaptée à sa taille, son âge, son niveau d’activité physique et son état de santé.
À la reproduction, le Dogue du Tibet donne des portées de 5 à 12 chiots.
Entretien
Le Dogue du Tibet n’est pas fait vivre dans un minuscule appartement niché dans un immeuble du centre-ville ! Amateur de grands espaces, il a besoin de se dégourdir les pattes régulièrement. Ainsi, plusieurs sorties quotidiennes s'avèrent nécessaires afin de préserver son bien-être.
En raison de son pelage très fourni et de ses poils épais, qui lui permettent de supporter le froid, un brossage hebdomadaire est préconisé. Lors des mues, qui ont lieu 2 fois par an, un brossage quotidien sera nécessaire. Une coupe de ses griffes peut se révéler judicieuse de manière occasionnelle, s’il ne les use pas assez naturellement.
Éducation
Le caractère affirmé et indépendant du Dogue du Tibet doit être pris en compte dans son éducation. Par sa stature et sa force très importantes, il pourrait être compliqué à gérer s’il venait à développer des comportements inappropriés. Ainsi, son éducation doit être ferme, mais douce. Il est inutile d’essayer de rentrer dans un rapport de force quelconque avec votre Dogue du Tibet.
La clé de la réussite réside dans sa socialisation commencée le plus tôt possible. Plus il rencontrera des animaux et des humains, moins il sera enclin à leur montrer de la méfiance plus tard. Un point crucial sera de lui apprendre à ne pas tirer en laisse, car son poids peut approcher ou dépasser celui de son maître.
Spécificités de la race
Ce chien mûrit très lentement, raison pour laquelle il faut s’armer de patience et de persévérance dans le processus d’éducation. Le Dogue du Tibet est plutôt réservé à un maître relativement expérimenté, dont le travail sera récompensé par sa loyauté inébranlable.
Le mot du vétérinaire
Il faudra veiller à donner à votre Dogue du Tibet une alimentation pauvre en graisses, surtout dans les premières années de sa vie, car un excès de poids risque de mettre à mal ses articulations. Outre la dysplasie de la hanche, on peut noter une prédisposition à l’épilepsie et à la démodécie (pathologie dermatologique parasitaire).
Par Pauline Sargent-Caillat
Étudiante vétérinaire
Pauline Sargent a 21 ans et est en 3e année à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort (ENVA). Passionnée par les animaux depuis qu'elle a commencé l'équitation très jeune, elle se destine au métier de vétérinaire équin.